Elexcentricité

Le pouvoir du consommacteur
Depuis le début du chantier, nous étions restés avec le fournisseur d’électricité « historique ». On pensait ainsi éviter d’éventuelles complications, le temps de faire enterrer la ligne et déplacer le compteur¹. Mais, procrastination ou pingrerie, ce n’est qu’au début de cette année que nous avons changé pour Enercoop². Choisir Enercoop n’est pas une excentricité, juste pour nous le moyen, via notre facture d’électricité, de soutenir les énergies renouvelables tout en évitant de financer le nucléaire (en tout cas pas plus que ce qu’on paie déjà à travers nos impôts !).

Le bon samaritain au chevet de la fée électricité
P1130383Gildas³ était revenu il y a quelques mois finir les connexions dans les boîtiers et le tableau. Grâce à lui, tous les circuits étaient donc sous tension… Je viens seulement — et enfin — de légender le tableau électrique ! (difficile de faire une tâche non prioritaire). Plus besoin de consulter le plan pour savoir quel circuit couper en cas d’intervention, on y voit plus clair.

Pollutions électromagnétiques et prise de terre
Après l’achat de la maison — mais avant les travaux — nous avions demandé à un géobiologue4 de venir inspecter la maison et son environnement pour révéler les passages d’eau souterrains, évaluer les différentes pollutions électromagnétiques et nous conseiller sur les aménagements envisagés en fonction des circulations d’énergie. La seconde partie de son intervention consistait entre autres à contrôler l’installation électrique de la maison : efficacité de la prise de terre, champs électriques et champs magnétiques émis par le câblage, les appareils, les ampoules, les transformateurs, téléphones, box internet…5 

Verdict global satisfaisant. Bravo et merci Gildas grâce à qui nous avons pu faire une installation blindée ! Pistes d’amélioration : interrupteurs automatiques de champs (IAC) et prise de terre. Je pensais que le réglementaire piquet métallique de 1,50 au bout d’une tresse de 20 m de cuivre nu enterré suffirait. Mais non. La recette d’Eric Damas pour améliorer son efficacité : braser la tresse de cuivre sur un tambour de lave-linge en inox rempli de charbon de bois et enterré à au moins 50 cm de profondeur. Des plantes aquaphiles à l’aplomb seront le témoin de l’humidité satisfaisante du sol.6

Télécom : entretenir de bonnes relations, ça compte
Pas à l’abri des paradoxes, cela faisait plus d’un an que nous étions installés et utilisions internet via… Wi-Fi. Pas top dans une maison qui se veut écolo. Inès s’était occupée des prises RJ45, ne restaient que les connexions à l’autre bout : au tableau. Après un essai infructueux, j’avais mis l’affaire de côté. Mais grâce à l’éclairage professionnel de Louis, tout est rentré dans l’ordre. L’élève attendait son maître. Désormais, internet c’est par éthernet.

 

¹ Cf. Franche connexion et ErDF & Orange mécanique. Au passage, cet emplacement n’est pas idéal dans une maison bien isolée et au maximum étanche à l’air : les multiples gaines qui transitent entre les deux parties de la maison sont autant de possibles infiltrations. Mais vu la configuration de la maison et nos choix d’aménagement, il était difficile d’intégrer tout le tableau électricité/télécom dans l’enveloppe du bâtiment.
² Seul fournisseur d’électricité 100% d’origine renouvelable, qui plus est au statut de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC). En savoir plus : www.enercoop.fr.
³ Cf. Q.G. & R.G. et Électricité à la saison des châtaignes.
4 Eric Damas, http://psychotherapies-geobiologie49.fr/geobiologie.
5 Sur les pollutions électromagnétiques, explorer les sites Fiabitat, Electrosmog, Priartem et Next-Up.
6 La valeur réglementaire de la résistance électrique de la prise de terre selon la norme NF-C15100 (100 ohms) n’est pas suffisante au regard des géobiologues qui recommandent 50 ohms max., voire 10. Deux garanties de l’efficacité de la prise de terre : une large surface de contact avec une terre humide.

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Un vocabulleur et une cultivactrice

Toilettes sèches : la réglementation tire la chasse
Face aux agents venus contrôler la conformité du nouveau réseau d’assainissement¹, j’avais l’étrange impression d’être d’un extra-terrestre. Elles sont où vos toilettes ? Là, elles sont sèches. Ah… Au dire d’une connaissance du service Eau et assainissement de l’agglomération, nous serions deux ménages — officiellement — à utiliser des toilettes sèches et à composter la litière sur place². Naïvement j’imaginais le système déjà un peu plus développé et les administrations plus au fait des réglementations spécifiques. P1130441-2Mais non, les agents hésitants me transmettent une réglementation certes officielle mais peu adaptée : le composteur doit être sous abri et formé d’une cuve étanche… Impossible alors de mettre fèces contre terre. Ou comment empêcher les G.O. [Gentils Organismes] d’animer la vie des déchets organiques qui fréquentent le club « Médite tes années »³… Y’a déjà la télé pour ça, non ? Bon, l’objectif étant de faire composter aussi bien mon billet que mes déchets, je me suis déguisé en facteur pour présenter un instrument avec une enveloppe étanche. L’imposture est passée comme une lettre à la poste.

La palette se recycle en variété
Avec toutes les fournitures achetées pour le chantier, les palettes commençaient à s’entasser, élevant des tours de bois dans le jardin. Inès commençait à s’en  lasser, élevant des tours de bras dès le matin. Alors au bout d’un moment, je les ai passée au fil de l’épée, ou plutôt aux dents de la scie-sabre, pour en récupérer le bois. P1130233-2Outre les composteurs, j’ai bricolé une cabanenfant. Un nouveau jouet, ça fait une bonne raison de les envoyer dehors. Il faut bien profiter du sacrivilège d’avoir un vasterritoire où ces derniers peuvent décourir dehors, criescalader l’espace, bricreuser la terre… et où les parents peuvent bannir momentalement des contrarianfants…

Ô minéral, en terrasse
En attendant les extensions, la terrasse réemploie les dalles gravillonnées de l’ancienne allée P1120990-2principale du jardin ainsi que les plardoises des allées secondaires. Pas besoin de console pour jouer à Tétris, avec les ardoises comme avec les mots ! Imbrication finalement jointoyée à la chaux : les pieds de chaise s’enfonçaient dans les premiers joints terre-sable et les invités dans leur assiette…
Il ne s’agit pas non plus qu’ils tombent dans les pommes, à terre. Aussi pas question de se priver de la vigne en surplomb, filtrant le soleil jours et sans-gêne qui frappe aux carreaux à longueur d’été. La pergola abrisoleil en vieilles cornièrouillées a été remplacée par des filinox tressés, accrochés sur les mêmes grands poteaux de schiste — dont j’ai dû sceller les pieds pour assurer la supportension.

Potager carrément nouveau
Le temps des plantations s’avançait et avril offrait un soleil resplendissant aux jardiniers en herbe. Le projet de carrés potagers mûrissait depuis longtemps déjà, passer à l’action était donc une agréable et utile façon de ranger des matériaux de fabrication qui encombraient le jardin : des plaques de schiste, encore ; et du bois. Je venais de découvrir dans La Maison Écologique la technique du bois brûlé (shou-sugi-ban en japonais)4.

P1130433-2[L’intérêt, hormis l’esthétisme, est de rendre le bois résistant aux intempéries, insectes et champignons. Deux méthodes testées : à la lance-brûleur et sur charbon ardents. La première donne un aspect régulier mais consomme trop de gaz à mon goût, surtout si l’on veut brûler un peu en profondeur pour assurer l’efficacité du traitement. La seconde est plus rapide mais aussi plus délicate et dégage beaucoup de fumées. Je testerai peut-être plus tard la méthode « cheminée », mais à la campagne — lors des premiers essais j’avais peur qu’arrivent les pompiers.]

P1130423-2Pourquoi des carrés potagers ? Des surfaces à la fois modestes et optimisées ; une bonne accessibilité pour semer, surveiller, entretenir et cueillir ; et puis pour paysager le jardin : varier les hauteurs, créer des perspectives5… Le sable était sur place ; un plein camion de compost (le nôtre n’est pas encore mûr) et deux de terre plus tard, et voilà le nouveau jardinet prêt à nourrir notre vue et nos estomacs, grâce à la culture générale et attentive d’Inès. Quand je serai grand, je ne me contenterai plus de la forme et du désherbage, moi aussi je cultiverai.

 

¹ Cf. Festival estival et Fragrant débit et domicide involontaire.
² Pour la réglementation, voir l’arrêté du 7 sept. 2009 (art. 17) et l’arrêté du 27 avril 2012 (annexe III). Sur l’assainissement écologique en France et dans le monde, visitez notamment les sites Eautarcie et Toilettes du monde. Comment utiliser et composter des toilettes sèches à litière : consultez la plaquette de ces derniers, réalisée en partenariat (entre autres) avec l’ADEME.
³ Vous plaignez pas, vous avez échappé à : Mes dix vers annelés ; Méditez-Ramez ; Mes dix thés ramenés ; Mes dix terres à moé ; Mais dis, t’es rasé ?…
4 La Maison Écologique n°86, avril-mai 2015. Pour découvrir la technique et quelques réalisations, voir les vidéos ici (en anglais) et sur ce site (en japonais, pour changer).
5 Pour en savoir plus sur le jardinage en carrés : http://www.potagerencarres.info/

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Façade et figures

Pas le choix : si on voulait garder possible la réalisation d’extensions, il fallait continuer à turbiner par nous-mêmes. Sans quoi la nouvelle devise serait désormais « travail, famille, pâtes-riz »… Donc on a ravalé notre salive et ensuite la façade sud.

Poudre aux yeux
P1120963-2On avait laissé la façade écorchée (cf. Hors d’eau), il fallait maintenant en finir avec cette saleté d’enduit ciment que les générations précédentes foutaient partout en disant Amen ! aux marchands de la reconstruction d’après-guerre et de la vitrification de la nature. Ah, le progrès, qu’on n’arrête pas soi-disant… Le progrès dégueule de services et d’amabilités pour mieux faire avaler sa soupe (de couleuvres, saveur de renoncements collectifs). Prémâché, préréfléchi, bientôt le préfait contrôlera totalement la chose publique¹. On oublie pourquoi un savoir-faire est devenu une tradition et on s’en remet à des gueules enfarinées. La naïveté, anti-sérum de mémoire. Mais je m’égare sans doute. Le béton pourquoi pas, mais de grâce on n’en tartine pas sur les murs qui ont besoin de respirer !

Gommage
Bref j’ai retroussé mes manches et 20141003_151343-2me suis remis au piquetage : restaient les coins de façade, ainsi que les retours sur les pignons, sur environ 50 cm. Puis grattage de tous les joints entre les pierres, ainsi que les tuffeaux des chaînes d’angle, bien abîmés à cause de l’enduit asphyxiant. Impossible de les refaire, trop délabrés ; et les remplacer était inenvisageable financièrement. Seule solution : enduire par-dessus. Malgré un gobetis pour une bonne accroche et plusieurs couches de dégrossi appliquées au préalable², j’avais peur que les angles ne tiennent pas assez bien. J’avais donc acheté une toile de verre (mailles 1 cm²) pour bien armer l’enduit. Mais c’était vraiment trop galère à noyer dans la masse ou enduire par-P1010339dessus (ça rebondit). On a fini par la virer.

Autre préparation : la protection des huisseries : une petite couche de lasure supplémentaire puis masquage avec du film plastique et du scotch qui n’en veut !³

Masque à ras, ou presque
Le jour J, nous étions quatre. Deux habitués, Janick et Allain, au mélange et à l’approvisionnement ; P1010365-2plus un renfort local expérimenté, notre voisin Gilbert, avec qui je barbouillais4 . A midi, le rez-de-chaussée était fait. J’ai continué seul. La prise avait commencé, je me suis donc mis à gratter. Avec le tranchant de la truelle, comme j’avais fait sur le mur intérieur (cf. Pâte à chaux, fourrée au chanvre ou sablée), ou avec la taloche à pointes, sur la suggestion de Gilbert. Objectif : uniformiser l’ensemble et faire réapparaître quelques pierres. Nous avons en effet choisi un compromis entre la pierre apparente (esthétisme qui nous plaît beaucoup — très à la mode depuis une vingtaine d’années) et l’enduit intégral (le vrai traditionnel : plus imperméable aux intempéries et à la longévité accrue).

LeP1010392-3 temps était avec nous, même si j’ai enduit la deuxième lucarne sous une petite pluie. La chaux a donc pu faire sa prise tranquillement en surface. Quelques micro-fissures sont quand même apparues, mais je ne saurais en dire la cause. Le rendu est plus grossier et légèrement plus coloré que celui des murs intérieurs : le sable est le même, mais non tamisé. Les cailloux impriment donc l’enduit de leurs ocres variées.

P1120967-2Même si elle comportait quelques ridules, la façade était maintenant bien protégée… sauf la corniche en pierres de tuffeau, dont beaucoup étaient fissurées voire cassées. De plus, l’effet de contraste avec le nouvel enduit les mettait en dévaleur. Je suis donc regrimpé sur l’échafaudage5 avec mon mortier de réparation (genre Parex) et replâtré ça comme je pouvais. La ponceuse a bouffé les trop pleins de la pierre, et moi la poussière, non sans broncher.

Dernière retouche, pour ne pas piquer un fard
P1130169-2Malgré son esthétisme audacieux, la descente de gouttière centrale en polyéthylène annelé rouge a été remplacée par des éléments plus « traditionnels », zingués. Alors oui, l’ensemble est un peu convenu, mais que voulez-vous, le naturel conformiste revient souvent au galop après les essais.

 

¹ Nucléaire, OGM, nanotechnologie, ondes… ont envahi les espaces publics au nom du Progrès, c’est-à-dire sans études d’impact sérieuses et indépendantes. Le petit indice qui confirme l’inquiétude voire l’effroi : les compagnies d’assurance refusent d’assurer les risques environnementaux et humains liés à ces technologies.

² J’avais d’abord utilisé, par paresse et pingrerie sans doute, du simple adhésif de masquage mais bien sûr, humidifié par l’arrosage de la façade — nécessaire pour l’application de l’enduit —, il s’est décollé sous le poids des plastiques trempés. Donc un bon gros scotch orange de chantier, qui colle bien, hein. Pour pas recommencer le boulot parce que ça fait ch…

³ Ironie de l’histoire : c’est lui qui avait fait le dernier ravalement de façade, à la chaux de Neau — mais par-dessus l’enduit ciment déjà existant. J’ai donc détruit son ouvrage avant de lui demander de recommencer avec moi. Na !

4 Pour éviter une épaisseur d’enduit trop conséquente — et lourde — le jour du ravalement, car j’avais par endroits une bonne dizaine de cm à rattraper.

5 Merci Gérard !

 

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Constracteur diminutieux

Dimanche 2 mars 2014, après 25 mois de travaux, c’était l’emmésoulagement, YEAH ! Pour tout le monde. Nous, qui y voyions un premier aboutissement d’un projet au long cours, une concrétisation des efforts déployés et un relâchement des tensions accumulées. Mes parents, chez qui nous étions hébercés depuis l’appartevente pour financer le projet. Six mois ils ont supportés — dans tous les sens du terme — nos humœurs et le bousculement de leurs habruitudes. Ils sont bien parentils.

Un pas de géant dans la concrête spatiocale
Expériode intéressante mais aujourd’hui nous sommes chez nouf ! D’autant plus que c’est notre projet et, pour l’essentiel, notre réalisation, avec nos petites mains débrouillardes et obstinées. Nous pouvons investir la place, profiter de notre ouvrage et poursuivre les travaux. Cerise sur le gâteau, la météo a été très marsoleillée. Quel plaisir de sentir les pénétrayons de notre étoile dispenser généreusement leurs chalumières à travers nos vitrarges.

P1000433-2Le printemps et l’été se sont déroulés dans une atmosphereine au rythme apaisé. Mais bon, on ne s’est pas complètement reposé sur nos lauriers — par ailleurs tous arrachés sauf un survivant, sévèrement taillé et toujours en sursis (je n’aime pas qu’on me fasse trop d’ombre). Oui le jardin a constitué l’essentiel de nos efforts printanestivaliers. Après deux ans de chantier, il avait besoin d’un sérieux coup de peigne, d’être dehorloté. Sable, ardoises, terre, bois, y’en avait des tas-le-bol. Alors j’ai, une fois de plus, déplacé, rangeté, etc. avant la passuite.

Engazons-nousP1000442-2
Allain est d’abord venu labourer le terrain sur lequel j’ai éparpillé le tas de terre, très argileuse, rapportée dans le camion et la précipitation¹. Puis il a gentiment ramené sa fraise pour mélanger le compost fraîchement acheté et la terre. Il fait ça bien, avec argilité. Plus tard, nous installerons dans cet espaces deux ou trois carrés potagers, futurs petits jardîners. Pour l’instant, nous avons une belle surface qu’il faut régulièrement gazondre. L’herbe coupée va surtout pailler les plantagères et les arbres, au pied desquels les insectes, jamais en vacances, dorment quand même sous la tonte. Secondairement, elle sert à équilibrer le compost de nos toilettes qui ira lui-même refertiliser la terre. La boucle est bouclée, une sorte d’heureux-cyclage des matières vivantes.

 

¹ Au départ je voulais faire mes propres briques de terre compressée mais j’ai abandonné devant la somme de travail supplémentaire.

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Court-brouillon

D’aucuns croiraient que les finitions, c’est du gâteau. Eh bien, sans en faire un fromage, moi je vous dis que ce n’est pas de la tarte. Et ce n’est pas vous raconter des salades que de vous dire qu’il y a encore du pain sur la planche. S’arrêter en si bon chenin et se la couler douce alors que le verre n’est qu’à moitié vide, ceux qui ont de la bouteille le savent, c’est être sur une mauvaise pinte et finir saoul. Alors qu’être bien accompagné met du Beaumes au cœur et évite de se viander. Sinon, à peine s’est-on mis hors œuvre que nous voilà poivre et sel, on n’a plus un radis (la carte n’est plus cruditée), bref les carottes sont cuites. Alors pour ne pas prendre une gamelle et faire un four (même petit), surtout, continuer à mouliner, ne pas se reposer sur ses lauriers. Trancher dans le vif n’est qu’une entrée en matière, il faut ensuite bien dresser les plats pour apaiser les petits creux, prendre soin de la forme comme du fond. Et chaque jour on remet le couvert après avoir établi un plan pour ne pas perdre son temps.

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Chiffe molle et dur à cuivre

Carburer au sans plomb
Pour la distribution de l’eau dans la maison, nous avons choisi de poser du cuivre : durable, naturellement antibactérien et recyclable. J’ai même réutilisé une partie des tubes démontés sur la maison. Chutes de plomberie ou d’électricité (fils et câbles), écroui ou recuit¹, le cuivre se revend bien. Ou comment élever du cuivre en batterie sans avoir du plomb dans l’aile… Mais ces qualités ont leur revers, la mise en œuvre est « moins souple » qu’avec plomberie installation-2du PER ou du multicouche et les raccords et soudures sont plus délicats². L’idée était comme d’habitude d’être le plus sobre possible, simple et court, un peu à l’image de la photo ci-contre.

Heureusement, Fafane (alias « Huggy les bons tuyaux »), homme d’expérience en la matière, non seulement m’a formé aux différentes techniques mais en plus m’a prêté tout le matériel nécessaire : chalumeau bi-goût (bleu pour l’acétylène, rouge pour l’oxygène), pince à cintrer, pince à emboiture (Simone)…

Un Chiffon fond, fond les petites mares non nettes
J’ai longtemps repoussé l’échéance (près d’un an !), fuyant toujours vers un autre chantier plus urgent. Et puis il a bien fallu se jeter à l’eau. Allez plouf ! Mesurer, couper, ébavurer, poncer, cintrer, « emboiturer », souder, étancher, raccorder, serrer… les gestes sont aussi variés que les outils… parmi lesquels surtout ne pas oublier serpillères et chiffons.

Les fontaines
Car quand la mise en eau fut venue, c’est à Versailles qu’on s’eût cru ! Surtout on garde son aplomb, on ne fait pas dans son pantalon. On brosse le tableau sombre, calmement mais vite. On en repère les ombres, c’est dire les points de fuite : un écrou mal serré ou un raccord non étanche, un joint oublié ou une soudure qui s’épanche. Et l’on se remet à l’ouvrage, faut y repartir à la nage. Moralité : même si lambiner vous bassine, avec le cuivre on ne badine. Négligez la rigueur, pleurez votre vigueur.

Fuite en avant
C’est en effet à ce moment que commençait la partie sportive : après réparation, je remettais en eau et montais pattes à quatre à l’étage vérifier si ça ne fuyait toujours pas (vous aurez remarqué la formule très optimiste…).  Si ça fuyait encore quelque part, je courais au cellier fermer les vannes et recommençais le même cirque… Qui eût cru que les cuisses la plomberie endurcisse ? A chaque réparation concluante, je sonnais les cuivres, de joie. Mais brièvement. De nature plutôt inquiète, c’est à peine si je ne mettais pas ma montre à sonner tous les ¼ d’heure pour aller vérifier l’absence de fuite.

D’autant qu’il y a des soudures que je n’ai pas réussi à reprendre, plomberiecelles d’accès difficile comme les tés en sortie de cloison. En bon bricoleur du dimanche, j’ai coupé et remplacé ces tés mal soudés par des raccords automatiques. Pas glorieux mais faut avouer que c’est rudement pratique. Espérons que ce soit aussi fiable dans le temps.

Des plombes
Au final, je suis bien content de m’être sorti de ce chantier longtemps redouté, longtemps repoussé. L’eau coule seulement au robinet et seulement quand on lui demande ! Et on a même de l’eau chaude ! et en quantité suffisante ! Quel confort !

Ballon d’essai, à courts thermes
Bon, autant je suis assez content d’avoir réalisé toute l’installation en cuivre, autant je ne suis pas fieP1000524-2r de notre production d’eau chaude sanitaire. Mais comme on ne pouvait pas de suite investir dans des panneaux solaires thermiques et un ballon d’accumulation ad hoc, il fallait bien une solution provisoire et pas trop onéreuse³.  Au risque de perdre une partie de mes amis, j’ai installé — attention je vais dire des gros mots — un chauffe-eau électrique, et même nucléaire puisque je n’ai pas encore changé mon fournisseur historiquement irresponsable (Électricité De Folie) pour Enercoop et son électricité 100% d’origine renouvelable. Aurais-je des circonstances atténuantes pour avoir résisté aux capacités conseillées (300 l !) et n’avoir posé qu’un modeste ballon de 150 l pour une famille de 4 personnes ? et calorifugé le circuit d’eau chaude ainsi que le ballon pour limiter les déperditions ? J’implore votre clémence.

Voilà, c’était le dernier gros chantier de construction. La maison est isolée, tous les parements sont posés, nous avons l’eau et l’électricité…  Bref, c’est désormais habitable !!! Mais les travaux ne sont pas pour autant terminés, il reste encore pas mal de finitions (plinthes, baguettes, etc.) et tout l’aménagement (étagères, placards, etc.).

 

¹ Le cuivre recuit peut aussi se dire « cui-cuivre », mais dans ce cas, sa valeur est certainement plus volatile…

² Lire cet article qui compare les différents systèmes.

³ Peu onéreuse car provisoire. C’est l’investissement qui est peu cher car les équipements électriques sont des productions simples. Le fonctionnement revient beaucoup plus cher mais on ne s’en rend pas compte parce que les coûts sont cachés (dans nos impôts et ceux de nos enfants). Les nuages au-dessus des tours des centrales nucléaires, c’est pas de la vapeur d’eau c’est nos impôts qui partent en fumée.

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Cloisonnement… je sèche.

Saperlipopette ! Pas moyen de trouver un jeu de mot, même laid, sur les cloisons. Que du qui casse pas des briques. Manque d’ouverture, sans doute. Tant pis.

Pouf, pouf. C’est parti. L’isolation et le parement sont posés et je prie désormais le ciel pour que le tout ne se casse pas la gueule. Je me rassure en me disant que les cloisons participent au soutien de l’ensemble. Bien ancrées sur leur plancher, des verticales s’élancent vers le ciel pour soutenir tel un atlas le poids d’un écran fragilement suspendu…

Ouh là ! Excusez-moi, le coup est parti tout seul. Promis j’arrête les envolées lyriques.

Pouf, pouf. C’est reparti. L’objectif était d’ériger des cloisons sèches, acoustiquement efficaces et qui ne fassent pas trop obstacle à la diffusion de la chaleur. P1120516-2Autrement dit, la quadrature du cercle… Mais que ce soit par la porte ou par la fenêtre, faut savoir aérer son esprit de ses gonds. Et c’est au pied du mur qu’on voit le mieux les portes ouvertes à enfoncer. Et comme on dit, faut savoir prendre la porte du bon côté, à pleine poignée de main de maître…

… Bon, c’est vraiment n’importe quoi cet article. Faut que je me concentre… Pouf, pouf. On reprend. Donc la solution est simple : réaliser des cloisons bien isolantes… et laisser les portes ouvertes quand les pièces sont inoccupées ou quand l’isolement n’est pas exigé. L’ossature est en bois (50×70 mm), moins efficace acoustiquement mais compensée par un millefeuille varié selon le principe masse-ressort-masse qui casse la propagation du bruit : une plaque de Fermacell¹ (10 mm), un panneau de laine de bois et chanvre (60 mm), une lame d’air (10 mm) une plaque OSB² (10 mm) et pour fermer une autre plaque Fermacell (10 mm). Soit 10 cm au total³.P1120509-2

Important, toujours dans un souci de confort thermique, on a essayé de découpler les divers éléments du sol et des cloisons. Une bande de liège posée sur les madriers coupe aussi bien la transmission entre les plaques de sol des différentes pièces qu’entre le plancher et les cloisons (cf. photo dans Le bruit défendu). Sur le même principe, des bandes résilientes en laine de mouton (ép. 4 mm) ont été systématiquement placées entre l’ossature et le parement des cloisons. Je suis assez satisfait du résultat d’ensemble. Comme on dit si bien,  la fortune sourit aux cœurs vaillants pour qui rien d’impossible n’est pas français.

Bon, là va falloir que ça commence à s’arrêter parce que ça part en suçouille à tous les coups de champ et bientôt je vais verser dans l’élocution latrine. Alors si vous permettez je remets les pendules sur les « i » et les vaches seront bien gardées.

P1000427-2Courage, c’est bientôt fini. Donc l’été dernier j’avais élevé le mur de Briques de Terre Crue en m’arrêtant au plancher pour ne pas être gêné dans les futurs travaux de l’étage (cf. Élément terre). J’ai donc repris brièvement mes outils de maçon pour poursuivre l’érection de ce qui allait constituer un bout de la cloison de la salle d’eau. Un chantier mené en deux coups de cuiller à triple sot et ça me va bien. Le coup de fil à plomb c’est le plus simple appareil comme bonjour. Adieu monde truelle.

OK j’abandonne. Apparemment, vouloir rester clerc et circoncis aujourd’hui, c’est comme se mettre un pansement sur une bille en tête.
¹ Pour les références, voir Le bruit défendu.
² Oriented Strand Board de chez Kronofrance.
³ La face avec les deux plaques (OSB+Fermacell) est placée du côté où les besoins d’accroche (étagères, tableaux, etc.) sont les plus importants.

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Le bruit défendu

J’aime beaucoup notre plancher bois mais il est affreusement sonore. Aucune isolation des bruits, tant solidiens qu’aériens, la preuve en laissant tomber une pomme (cet exemple n’est bien sûr pas le fruit du hasard, c’est juste pour rappeler le titre et souligner un jeu de mot que j’aime bien). J’aime beaucoup mon plancher bois, disais-je, mais il est horriblement de travers. 12 cm de faux-niveau sur les 5 m de largeur ! La pomme serait donc d’autant plus bruyante qu’elle aurait tendance à rouler.

Bon, il était là ce plancher, et bien utile. Même s’il avait besoin d’un bon rafraîchissement (cf. Chaux et froid de l’automne), on n’allait quand même pas le démonter et trimer pour en créer un nouveau.

Donc le silence est d’or et celui qui vient me faire chier avec cette pomme de discorde, je te l’expédie dans le jardin, Hespérides ou non, et je lui fais bouffer son fruit d’or avec le Pr Tournesol.

P1120443Donc : remettre à niveau et isoler. Au début nous avions pensé à un mélange d’argile pure et de liège en vrac, une solution sèche économique et facile à mettre en œuvre. Mais c’est le poids de la recette qui m’a dissuadé : l’argile a une densité conséquente (1700 kg/m3) et augmenter la proportion de liège aurait compromis la stabilité du futur sol. Sur les conseils de Ronan le barbu (encore lui), nous avons donc opté pour un remplissage des plus gros volumes à compenser par des panneaux de liège expansé (6, 5 et 3 cm d’épaisseur). Puis la mise à niveau s’effectue facilement avec des granules de Fermacell¹. P1120461-2Nous servent de guides les madriers délignés posés où s’érigeront les futures cloisons et des règles métalliques placées temporairement dans les granules. Le principe est le même que pour la chape à la chaux du rez-de-chaussée (cf. Chape au bas) à ceci près que dès cette chape sèche² tirée, une simple planche et vous pouvez circuler dessus. Et immédiatement commencer à poser les plaques de sol³. Vachement bien foutu le scénario !

Par-dessous le marché, nous avons choisi un revêtement de sol aux bonnes qualités acoustiques et au contact chaud : des dalles de liège clipsables4.

P1120438-2J’oubliais : avant le liège et les granules d’égalisation, nous avons posé un pare-poussière sur le plancher bois. Celui-ci, d’âge respectable, n’est en effet pas bien étanche — un peu comme un Yann en déficit de sommeil et de glucose — et l’idée d’un saupoudrage aussi intempestif que continu de poussières de liège et de granules dans les compotées du rez-de-chaussée n’était guère séduisante.

C’est pour qui le soulagement d’un chantier propre et assez rapide ? Pour ma pomme.

N.B. Tout beau, tout frais, LE site sur l’isolation acoustique et les matériaux biosourcés : http://www.apasdevelours.fr/

 

¹ Granules d’égalisation Fermacell. En savoir plus ici.
² A prononcer dix fois le plus vite possible.
³ Plaques de sol Fermacell 20 mm. Il s’agit de deux panneaux de 10 mm collés/agrafés en décalé, de sorte que les plaques s’emboîtent, se collent et se vissent l’une à l’autre aisément. En savoir plus ici.

4 Dalles de liège Wicanders. Si vous voulez savoir si cela se pose facilement, demandez à Janick.

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Garder la couche au sec en rampant

Il paraît que la toiture est responsable de 30% des déperditions de chaleur. Bon eh bien on ne se laisse pas bouffer la chaleur sur le dos. L’isolant, identique à celui sur les murs¹ est posé en deux couches croisées sous la toiture², avec la première posée contre les chevrons, et non pas entre, comme cela se fait la plupart du temps : certes nous perdons un peu de volume habitable mais nous nous épargnons de nombreuses et fastidieuses découpes, limitons les ponts thermiques et conservons une lame d’air — 7 cm, l’épaisseur des chevrons — pour la ventilation sous toiture (cf. Hors d’eau).

P1120346-2Deux choix étaient possibles pour la structure porteuse de l’isolant. Mais aux caissons en bois avec contre-chevronnage etc., j’ai préféré ― parce que cela paraissait plus simple et économique ― les suspentes et fourrures métalliques.

Mesures et gabarit
Janick avait fabriqué un gabarit pour poser les suspentes bien perpendiculairement aux chevrons et conserver la même épaisseur ― celle de l’isolant ― partout. D’abord on posait les suspentes des extrémités verticales et horizontales que l’on reliait ensuite avec du fil de pêche tendu pour aligner les suspentes intermédiaires.

Mise en place
Si c’était à refaire, pas sûr que mon choix serait le même. Qu’est-ce qu’on a galéré à les installer ces suspentes ! OK, nous trois ― Allain, Janick et moi ― on n’est pas des pros, on n’a pas leur expérience ni leurs combines mais essayez d’aboutir à un alignement correct de l’ensemble à partir d’une bonne vieille charpente bien déformée ! Bref, des abscisses peu ordonnées…

P1120394-2Économiquement, je ne suis pas sûr non plus que cela soit beaucoup plus intéressant qu’un système de caissons en bois, il faudrait comparer les deux options sur devis. Et entre les mètres linéaires de bois formant les côtés des caissons, avec les nombreuses intersections, et les multiples suspentes métalliques qui perforent l’isolant, quelle type d’ossature limite le plus les ponts thermiques ? Il existe certes des suspentes en plastique ― donc moins conductrices que celles en métal ―mais elles sont plus onéreuses et de toute façon je n’en ai pas trouvé pour une épaisseur total d’isolant de 29 cm. En outre, je n’aime pas trop les ossatures métalliques. Pour des raisons objectives (matériau énergivore à la fabrication et au recyclage) ou plus sensitives (même si je n’ai pas réalisé de mesures scientifiques, ma sensibilisation à la question de la pollution électromagnétique m’incite à me méfier des effets de toute structure métallique importante dans la maison³).

Étancher
P1120398-2Bref, nous avons posé nos suspentes, embroché les panneaux d’isolant4 et clipsé les fourrures [N.B. c’est pas parce que ça s’appelle des fourrures que ça tient chaud !]. Celles-ci ont ensuite reçu un adhésif double-face : l’étape suivante était la mise en place du frein-vapeur. Et là encore on s’est amusé !  Car c’est déjà pas facile de lutter contre la gravité pour mettre en place un voile sur l’ensemble de la sous-toiture, mais lorsque vous ajoutez des complications comme une ferme de charpente ou des gaines électriques ou encore des tubages (poêle et VMC), alors là vous vous marrez comme des baleines ! Et c’est pas fini, il faut encore soigner les liaisons entre le frein-vapeur et les murs pour ne laisser aucun passage d’air5.

Re-vêtir
Dernière étape pour les rampants : fermer la structure. A un simple Placoplatre BA13 nous avons préféré du Fermacell. Plus écologique, plus résistant, plus isolant… plus cher aussi mais faut savoir ce qu’on veut. Et nous, on a choisi ses qualités incomparables. On avait loué un lève-plaque mais finalement il s’est avéré peu pratique pour poser en rampant. A deux avec un escabeau chacun, on y arrivait très bien.

Pouf, pouf. Voilà une grande étape de franchie. Toute l’isolation thermique est désormais posée. C’est un chantier long et très poussiéreux (découpe de l’isolant et du Fermacell !) mais hautement important et minutieux. En guise de conclusion, il vaut mieux attraper une isolation l’hiver qu’une insolation l’été !

 

¹ Panneaux de fibres de bois et chanvre 55 kg/m³, 145 mm d’épaisseur, λ=0,038 W/m.K  (cf. La laine à la gueule de bois).
² Soit 29 cm au total, donc R = 7,6 m².K/W. Pour plus d’informations sur l’isolation et ses caractéristiques, unités de mesure… consulter la fiche de l’Espace Info Energie des Pays de la Loire.
³ Lisez le point n°4 de cette page de Fiabitat. Plus généralement sur les ondes électromagnétiques, informez-vous sur les sites : Criirem, Robin des Toits, Priartem
4 Petite astuce : pour faire tenir les panneaux de la première couche, nous utilisions des crochets d’ardoise enfilés dans les perforations des suspentes.
5 Sur l’importance de l’étanchéité, voir le site Espace Info Energie Pays de la Loire. Demandez à votre fournisseur de matériaux écolos préféré, il saura vous conseiller sur les différents produits à utiliser pour ces liaisons, selon que vos murs sont enduits ou non, par exemple.

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L’isolation se joue à huis clos.

Plantons le décor !
Toutes les menuiseries sont en chêne massif. Les intérieures ont été posées par Janick. Les extérieures sont installées par un menuisier du coin qui les fait fabriquer par un artisan local. Mais le respect des planning n’est pas son point fort. Trois mois de retard pour les huisseries du rez-de-chaussée. Pas grave, il y avait encore tellement de travaux. Et plus tard les menuiseries seraient là, moins on risquerait de les abîmer. Mais cela fait du bien de les voir installées.

Quatre baies, quatre rôles
A droite la porte d’entrée, P1120490-2normale. Aucun signe particulier. Puis la grande baie, ouvrant deux tiers / un tiers, à l’anglaise — c’est-à-dire vers l’extérieur. Avantages : cela ne gêne pas l’aménagement intérieur et, dit-on, offre une meilleur étanchéité à l’air. Car en poussant sur la baie, le vent comprime les joints sur son pourtour. La grande porte de service (côté deux tiers) ouvrira donc largement sur la future terrasse et viendra s’appuyer sur la future extension du rez-de-chaussée (ça fait beaucoup de futur tout ça, non ?).

Vient ensuite le châssis fixe. Aucune utilité de passage dans ce coin, donc il vaut mieux ne pas faire d’ouvrant ici : c’est moins cher et plus performant en terme d’étanchéité et d’isolation.

La dernière baie — cachée par le laurier sur la photo — est oscillo-battante et sera bien agréable à la belle saison. Oscillante pour aérer sans être à tout vent, notamment la nuit. Battante pour agrandir le salon et le bureau au coin, pour écouter grandir les garçons et les oiseaux du jardin, entendre vrombir les bourdons sur l’eau d’un bassin, voir s’ouvrir les bourgeons des arbrisseaux enfin, pouvoir sentir les étrons des animaux non loin…

La mise en scène compte aussi !
Mais, trêve de boues coliques côté jardin ! P1120672-2Parlons des finitions sur le théâtre des opérations. Car il ne suffit pas que l’huisserie soit de qualité. Encore faut-il soigner la liaison entre le cadre et les murs. Les simples joints compribandes utilisés par les menuisiers pour la pose des baies ne sont pas suffisants. Preuve en est, toutes portes fermées nous entendions tout de même très bien les divers bruits de l’autre côté, dans un sens comme dans l’autre. Bien s’isoler à la fois thermiquement et phoniquement nécessite donc de combler tout autour du cadre tous les interstices possibles avec un isolant. Ici nous avons composé avec les chutes des habituels liège expansé (notamment pour l’extérieur) et fibres de bois. La différence est flagrante, du moins à l’oreille.  Et à l’intérieur, pour compenser la différence d’épaisseur entre le pré-cadre¹ et le cadre, j’ai agrafé de la laine de mouton avant de poser les baguettes de finition.

Intrigue et dénouement
A l’étage les menuiseries se sont fait P1120283-2grandement désirer : l’automne était déjà bien installé, la Terre partait se reposer d’un soleil estival généreux, les oiseaux prenaient leurs quartiers d’hiver et la goutte au nez également. L’isolant et la contre-cloison de briques des murs nord et est étaient déjà complétées (merci Janick !), à l’identique et dans le prolongement du rez-de-chaussée (cf. La laine à la gueule de bois), P1120350-2et on avait déjà bien avancé l’isolation des rampants quand le menuisier est revenu poser — enfin ! quel suspense ! — la porte ouest en haut de l’escalier extérieur ainsi que les deux fenêtres des lucarnes. C’en était donc fini de travailler dans les courants d’air froid qui sabotaient notre ardeur, cela devenait un comble d’avoir de plus en plus froid alors que nous posions l’isolation.

En coulisse aussi ça s’agite
Comme pour le mur, j’ai isolé la porte de la P1120676-2cuisine ouvrant sur le cellier par l’extérieur, c’est-à-dire du côté non chauffé. Mais je ne pouvais pas mettre autant d’épaisseur — 2 x 5 cm de liège en couches croisées — qui aurait trop alourdi la porte et surtout grandement diminué son ouverture. Trois petits centimètres (2 du côté des charnières) limitent quand même les pertes de chaleur : je me rassure en me disant que ce sont les premiers centimètres d’isolant les plus efficaces et que le cellier, à défaut d’être chauffé, sera tempéré : partiellement enterré côtés nord et est ; isolé côté sud et au-dessus par les futures extensions. C’est d’ailleurs en attendant ces travaux que seule la partie basse du mur cuisine/cellier est parée avec un OSB de 12 mm bien pratique pour maintenir l’isolation et fixer les réseaux (plomberie et électricité).

 

¹ Gros tasseaux fixé dans la maçonnerie sur lesquels sont vissés les cadres des menuiseries.

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